Du 3 au 6 mars 2016, l’équipe des Black Panthers du unihockey club de Payerne est allée participer aux National Winter Games de Coire. C’est un peu comme des jeux olympiques suisse, organisés tous les quatre ans par Special Olympique suisse (SOSWI).
L’équipe des Black Panthers est composée de jeunes du centre de formation Transition Ecole Métier de la Fondation de Verdeil. C’est une parenthèse de deux ans dans leur parcours pour se préparer à la formation en entreprise ou en centre de formation spécialisé.
La plupart des jeunes (agés de 16 à 18 ans) ont touché une canne de unihockey il y a 6 à 12 mois.
S’entraînant une fois par semaine durant deux heures et entraînés par un éducateur de la Fondation de Verdeil, ces athlètes en herbe se sont donnés de toutes leurs forces pour donner le meilleur d’eux même durant les matches. Pour tous, c’était la première fois qu’ils étaient en compétition. Que de nouvelles choses, le stress de l’arrivée du premier match, le bruit, la pression, la déception de la défaite et la joie immense d’une victoire, ou encore d’un but marqué
Quand nous savons que l’inconnu est difficile à gérer pour ces adolescents en difficultés, il a été extraordinaire de voir que l’esprit d’équipe a pris le dessus. Pas de reproche au gardien qui a laissé passer quelques balles « arrêtables », pas de remarque à l’attaquant qui a loupé le but quasiment vide.
Si le rythme des journées était très soutenu (six matches par jour, réveil à 6h30 et retour à l’hôtel vers 21h30), la joie et le sentiment du devoir accompli n’en sont pas moins au rendez-vous.
Pour les jeunes, le sentiment général est la joie d’avoir participé à ce rendez-vous unique. Les jeunes nous en disent un peu plus : « J’ai eu beaucoup de plaisir, sauf quand un adversaire m’a littéralement chargée durant le match » nous dit Laura. Pour Ivo comme pour beaucoup d’autres membres de l’équipe « il a été difficile de perdre contre des équipes qui nous paraissaient à notre « portée » ; et puis perdre contre des personnes qui avaient l’air plus en difficultés que nous, ça été difficile aussi ».
Pour les accompagnants, cette dure confrontation à la réalité pour les jeunes est très formateur : « le fait que les jeunes puissent voir que des personnes très handicapées mentalement puissent les battre a été très, très difficile pour nos athlètes. Mais il a été très intéressant de relever que malgré un handicap il est possible de réaliser de grands résultats.
Pour preuve, ce petit génie du unihockey qui slalomait entre les joueurs avec…une seule main valide.
Pierre Schmutz, coach et éducateur social au CF TEM Broye