Quand l’art urbain devient porteur de durabilité

Depuis plusieurs mois, les élèves des fondations Montétan et de Verdeil se mobilisent autour d’un projet artistique engagé, à la croisée de l’éducation, de la citoyenneté et de l’écologie. Leur mission? Créer un tag percutant sur le thème de la durabilité, plus précisément autour de la pollution des eaux douces, un enjeu environnemental majeur.

Un projet ancré dans le quotidien des classes

Le thème de la durabilité n’a pas été choisi au hasard. Dans la classe d’Aleksandra, les élèves explorent cette thématique depuis l’année précédente, dans le cadre du travail de Master d’une enseignante. Collectes de déchets, exposés, dessins décoratifs, cercles de discussion : les initiatives ne manquent pas pour sensibiliser les jeunes.

Du côté de la classe de Marion, les élèves ont participé à une série d’ateliers proposés par le programme Bien sur ma planète de Grandir en paix, ainsi qu’à des sorties en nature et des visites de musées. Un terrain fertile pour éveiller les consciences… et faire naître un projet collectif fort.

De l’idée à la création : un processus collaboratif

Tout commence par des croquis. Les élèves imaginent poissons et déchets flottants, traduisant avec créativité les problématiques liées à la pollution de l’eau. Après échanges entre enseignantes, certains dessins sont sélectionnés pour figurer sur le futur tag.

En février 2025, le projet prend une dimension institutionnelle : le Service de la Culture de la Ville de Vevey propose une collaboration avec le Département Fédéral de l’Environnement (OFEV), division hydrologie. Enthousiaste, le technicien mandaté se rend sur place, rencontre Marion et l’artiste graffeur, et valide le lieu de l’intervention : la station d’hydrométrie de Vevey.

La couche de fond et les finitions techniques seront assurées par l’OFEV, ne laissant aux élèves que l’achat des sprays comme principal poste de dépenses. Le projet peut réellement commencer.

Apprendre par l’art : une immersion technique et créative

Trois scénarios d’essais sont réalisés :

• Spray de poisson sur pochoir : une première approche, idéale pour se familiariser avec la technique.
• Verso et dégradés : les élèves testent les mélanges de couleurs, ajustent leur vision artistique.
• Finitions et test de la “main durabilité” : les détails sont peints au pinceau, les pochoirs sont testés en conditions réelles sur bois, pour mieux anticiper le rendu final.

Chaque étape est l’occasion de défendre leurs choix artistiques devant le technicien. Leur projet est validé avec enthousiasme, à condition de réaliser un essai final grandeur nature.

Vers la réalisation finale

Les vendredis 2 et 9 mai, les élèves et le graffeur ont réalisé une œuvre test de 2,5 m x 2,5 m sur drap, fidèle au futur tag. Ce modèle servira de guide pour la réalisation murale à la station d’hydrométrie.

Les sessions de peinture ont lieu tous les vendredis matin à partir du 16 mai. Par souci de sécurité, les élèves travaillent en alternance par groupes de six, les autres s’occupant des aspects logistiques, en lien avec le maître socio-professionnel.

Parallèlement, les élèves de Montétan conçoivent plusieurs modèles de flyers pour promouvoir l’inauguration, tandis que ceux de Verdeil rédigent les lettres d’invitation et de remerciement, ainsi que le programme du jour J.

Un projet collectif, une mémoire durable

À l’issue du projet, les élèves de Verdeil souhaitent créer un album souvenir regroupant photos, dessins et moments forts. Ce document, réalisé sous format numérique ou imprimé, sera offert au technicien et à l’artiste graffeur – une manière de pérenniser cette aventure humaine et artistique.

Ce tag, fruit d’un véritable travail inter-écoles et interdisciplinaire, s’annonce comme une œuvre forte et symbolique, ancrée dans l’espace public, à la croisée de l’art, de l’écologie et de la pédagogie. Plus qu’un simple graffiti, il s’agit d’un message pour demain.

L’inauguration aura lieu vendredi 20 juin à Vevey. C’est avec grand enthousiasme que tous les élèves y participeront !

Merci à Marion Torrenté (Fondation de Verdeil Verdeil) et Aleksandra Pelovski (Fondation Montétan) pour leur travail et leur investissement envers les élèves des deux institutions.